Présentation générale
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Même si les opérations de comptage sont facilitées par les concentrations hivernales de l’oiseau, il n’en demeure pas moins que le programme est de grande ampleur. Dans le sud-ouest de la France, l’aire de répartition hivernale est de l’ordre de 18 000 km2. Quant à la Péninsule Ibérique, les surfaces occupées par les dehesas (Espagne) et les montados (Portugal) sont estimées aux alentours de 23 000 km2. Les moyens mis en œuvre, une fois par mois et de manière synchrone entre les 3 pays, entre novembre et février, sont considérables : environ 400 participants côté français et entre 140 et 230 personnes mobilisées en Espagne et au Portugal.
Les dénombrements sont réalisés selon des protocoles scientifiques standardisés définis depuis près de vingt ans et adaptés à l’habitat fréquenté. La stratégie de dénombrement des effectifs repose sur le caractère grégaire des pigeons ramiers en période d’hivernage, caractéristique qui les amène à se concentrer massivement le soir dans des dortoirs. La méthode consiste à se placer avant le lever du jour sur ces sites et à estimer à l’aide de jumelles les flux sortants des dortoirs. Tous les observateurs ont au préalable reçu une formation basée sur le dénombrement des oiseaux en vol. Les résultats moyens enregistrés montrent aujourd’hui pour le sud-ouest de la France des effectifs hivernants proches du million d’individus et de l’ordre de 3,5 millions d’oiseaux pour la Péninsule Ibérique.
Dans le Sud-Ouest, le séjour hivernal des oiseaux s’explique par la présence de zones de gagnage et de repos rapprochées. La zone la plus favorable se situe à la limite des départements du Gers, des Landes, des Pyrénées-Atlantiques et des Hautes-Pyrénées, sur un secteur d’environ 1200 km2. Un équilibre pourtant précaire … En effet, l’instauration d’une mesure agri-environnmentale comme le mulching en 2005 permet vraisemblablement d’expliquer la faible fréquentation de la région par les oiseaux en 2006. Les dérogations ministérielles à l’enfouissement obligatoire des résidus de récolte obtenues ont eu l’effet escompté : les oiseaux étaient à nouveau bien présents les années suivantes.
En Espagne et au Portugal, les oiseaux se nourrissent majoritairement de glands en hiver. Leur présence est donc étroitement corrélée aux zones de dehesas et montados, sortes de savanes arborées caractérisées par la présence exclusive de chênes. Les fortes variations inter- et intra-annuelles observées sont liées directement à la production locale de glands (Bea et al., 2003). Là où la nourriture est pléthorique, les oiseaux peuvent se regrouper en bandes de plusieurs centaines de milliers d’individus, un phénomène surtout observé dans la région d’Alentejo (Portugal) et en Extremadure (Espagne). Dès que la ressource est épuisée, les oiseaux se déplacent vers un autre secteur, un comportement erratique qui ne facilite pas les dénombrements ! En dehors du bol alimentaire, une autre différence existe avec la France : la majorité des exploitations sont constituées d’immenses étendues planes, compliquant la tâche des observateurs.
En Poitou-Charentes et Limousin, où subsistent de grands espaces bocagers, les cultures de maïs représentent 12% de la surface agricole utile. La forêt est aussi un biotope qui convient au pigeon ramier. Aussi, en région Centre, la Sologne, qui s'étend sur près de 500 000 hectares, est occupée aux trois quarts par la forêt et comporte 12 000 ha d'étangs. De même, en Seine-Maritime, les 50 000 hectares de forêt domaniale sont, à plus de 80%, recouverts par du hêtre. Les FDC de ces départements concernés ont décidé de suivre l’exemple du GIFS. Elles contribueront ainsi à l’amélioration des connaissances sur l’hivernage du pigeon ramier.